Le cerveau technique 2/4

Une intervention du cerveau? OK. Je survis ou… Adieu Marguerite?

Tachisme_fond blanc

Houlala lalala. Tout a commencé, en début d’été, comme une belle histoire d’amour. Je rencontre Manolo le mois dernier, en conférence. Il est beau, il sent bon, il est hispano-canadien, parle 3 langues : espagnol, français et anglais ! Manolo est un mélange suave de fleur d’érable et de connaissances culturelles. Je le rejoins à Madrid au printemps, pour partager des tapas, la paella géante de Caxto, des éclats de rire et du bon vin.

L’avion survole, de ses réacteurs puissants, le flux migrateur de milliers d’hirondelles, et j’imagine l’appel magnétique ancestral des tortues géantes suivant leur voyage sous-marin pour arriver sur des destinations précises, les plages de ponte, comme l’île de Boa Vista au Cap-Vert.

Il m’accueille à la sortie du terminal, le regard fier, le cheveu brillant, le port altier, la bouche en cœur. « Marguerite, te quiero. » Le rêve. Nous arrivons en ville par la navette de l’aéroport, et il m’emmène flâner en bordure d’un parc. Ses yeux verts brillent et m’éclairent de leur excitation joyeuse, de m’avoir avec lui, son cœur bat la chamade, il chantonne, il me tient par la main.

Moi, je suis très contente, mais j’ai un peu mal au ventre. Un peu, puis de plus en plus. Assez rapidement, après quelques rues traversées, une douleur intense et inédite. Je m’arrête, ne pouvant plus marcher. Puis, plus rien.

Lui ? Il m’embrasse fougueusement et me tient dans ses bras. Il me dira plus tard, qu’il m’a sentie lui échapper et glisser au sol. Un peu surpris de l’effet qu’il me faisait… En fait, une syncope brutale m’avait terrassée !

Je me réveille à genou, secouée par des convulsions. Rêves étranges, j’étais dans un au-delà d’où je voulais m’échapper, assaillie d’esprits dans un vacarme sonore, une cacophonie de voix. Je me sens paradoxalement d’humeur ludique (il faut savoir qu’étant plus jeune j’aurai tout donné pour avoir l’appendicite, un appareil dentaire et porter des lunettes). Je suis bien contre le torse protecteur de Manolo, sans lequel je me serai écrasée contre le bitume, agenouillée au milieu de la rue. Je le regarde… ha, on dirait qu’il panique un peu, le sourire crispé, le regard, virant de droite à gauche, au bord des larmes.

Un couple madrilène s’arrête, appelle le SAMU, on m’examine, m’allonge, m’hospitalise en urgence. Qui dit convulsion dit problème neurologique, prise de sang, IRM, et biopsie. Le lendemain, on m’annonce une petite tumeur du cerveau bénigne, qu’il faut opérer. Ma vie bascule.

Le service neurologique de l’hôpital de Madrid est très joli. Pendant cinq jours, je mène des recherches sur la chirurgie du cerveau, son histoire, ses pratiques et ses techniques.

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