
Interview de J. Nicogossian par Néon Mag
Nous sommes déjà des êtres hybrides: les formes d’hominidés se sont hybridées les unes aux autres dans le passé, nous, l’Homo Sapiens, avons déjà été hybridé, par exemple avec l’Homo Neandertenlensis, comme l’ont démontré les Paléontologues. L’homme de Néandertal a disparu et nous avons survécu au cours du temps. Sur un axe du temps darwinien, une lente évolution progressive, il n’y a pas de forme “pure” d’Homo Sapiens! Par-contre, le passage du XXe au XXIe siècle a vu éclore de grands Progrès techniques et biotechnologiques – ce qui ne signifie pas forcément Progrès (bio)éthique! L’avènement du génome, la découverte des groupes sanguins, des rhésus, de l’anesthésie, de l’intelligence artificielle (IA), les blockbusters de l’industrie pharmaceutique, … La spécificité de notre temps réside en ce que nous pouvons porter le projet de modifier l’espèce de trois façons: 1. avec le corps cyborg, l’hybridation entre le corps de l’homme et les technologies (requérant d’une part des innovations technologiques pour les dispositifs implantables, ou des prothèses, et technique chirurgicale); 2. le génie biologique (la reprogrammation génétique, par exemple l’outil d’édition génomique CRISPR-Cas 9); 3. le génie des êtres non-organiques (l’intelligence artificielle – IA – du chatbot désincarné au robot social). Avec ce pouvoir sur la vie et des conséquences pressenties mais encore difficilement mesurables, il devient donc très important de réfléchir à ce que nous voulons faire de notre espèce, des autres espèces et de l’environnement.
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